jeudi 8 mai 2014

Je pars

Je pars pour un ailleurs vert
Et un futur découvert
Peuplés du vide de toi,
Abjurant l'ancienne foi,
Rêvant d'une vie nouvelle,
Sans guide que le soleil.

Effaré par ton absence
Mon coeur rompra le silence,   
Implorant ton coeur de jais. 
Au dernier moment, je sais, 
Tu détourneras les yeux, 
Evitant l'ultime adieu. 
Je pars et pourtant je t'aime.

mercredi 30 avril 2014

Au revoir

Je bâtissais un temple au coeur de la nuit mate
Pour que naisse le temps des baisers anoblis, 
Mais tu t'abandonnais, étreintes disparates,
Aux désirs éclatés, précurseurs de l'oubli.

Jamais apprivoisée par mes pauvres caresses,
Tu as choisi la fuite, la vie d'oiseau sauvage,
Mais nous nous reverrons au lendemain rivage;
Je te dis au revoir comme je fais promesse.

Tu voles au vent debout et je ne bouge pas.
Souffle chaud léveché! À l'aurore apparue,
Dans mon temple achevé, tu seras revenue. 

Mais il sera trop tard. Aucun mea culpa  
N'interrompra la messe, célébrée pour une autre.
L'amour aura vaincu, simplement pas le nôtre.

mercredi 23 avril 2014

L'amour et le pardon (2)

À toi, belle brune, qui fut soleil et lune
Je demande pardon d'avoir tant désiré.
Venue un jour d'été, tu luis toujours comme une
Vénus au soir de mai.
 
À toi, mon tendre amour, je demande pardon
D'avoir trop attendu avant de t'espérer.   
Aux bonheurs invécus, aux vains cupidons,
Aurons-nous survécu?
 
À toi, fils ou fille, je demande pardon
De ne te connaître qu'encore imaginé.   
Est-ce que suffira pour insuffler ce don
Le désir d'être roi?
 
À tous, amours réels, passés et à venir,
Je demande pardon de n'oser oublier
Ni rêves, ni douleurs, ni riches souvenirs
Qui portent le bonheur.

mardi 22 avril 2014

L'amour et le pardon

À toi, belle brune qui fut soleil et lune,
Je demande pardon d'avoir tant désiré.
Venue au bel été, ton souvenir reste une
Vénus au soir de mai.

À toi, mon tendre amour, je demande pardon
D'avoir cru trouver l'une avant notre rencontre. 
Quel bonheur invécu si ce vain Cupidon 
Nous avait survécu!  

À vous, futurs enfants, je demande pardon
D'avoir pensé la vie sans votre mère aimer.
Un soupir a suffi pour insuffler le don
Qu'elle seule nous fit.

À tous, amours réels, passés et à venir,
Je demande pardon de n'oser oublier
Ni échecs, ni douleurs, ni riches souvenirs
Qui portent le bonheur.

jeudi 17 avril 2014

S'il ne reste rien

S'il ne reste rien
De mon amour destin,
Pourquoi, pour qui, quel besoin
D'un autre tableau,  d'un quatrain?

Au  sommet  de  la  douleur,  l'écrin
Du   souvenir   d'elle,   pierre   d'airain,
Tel   une   clé   de   voûte   me   soutient
Pour rassembler mes forces, oser l'alexandrin.

Et,  Poète,  je peins  ce que j'attends demain
Des mille voyages aux contours incertains;
Je jette les couleurs des jours sereins
Sur la toile usée par les dessins.

N'importe si je me souviens;
Je désire  le  chemin
Même si, à la fin,
Il ne reste rien.

mardi 8 avril 2014

Ainsi soit-il (2)

Naissent sur ta langue paroles enivrantes
D'amour et de passion; tes lèvres écarlates
Lancent en salves fulgurantes 
Les baisers qui nul ne ratent;
Tes yeux luisant tels le fleuve au soir d'ivresse
Appellent les noyés pour l'ultime danse:
Un accord, une promesse,
Une extase délivrance;
Et ton plaisir, et ton plaisir jamais feint 
Fait naître l'espérance d'amour putain.

Ainsi soit-il qu'il me plaise
De n'être qu'un parmi d'autres.


Au réveil je suis seul et pourtant le frère
De ces proies que tes envoûtements enserrent;
Ils croient, parmi tous futurs,
Être élus de ta luxure,
Car ton plaisir, car ton plaisir jamais feint
Fait naître l'espérance d'amour destin.

À ton festin de rapace
Je n'avais pas crié grâce,
Mais bel oiseau sauvage, tu m'épargnes enfin;
La chair qu'il me reste ne comble plus ta faim. 

Ainsi soit-il qu'il me plaise
D’être ici et toi ailleurs.

lundi 7 avril 2014

Avenir choisi (contrainte de Queneau)

Voeux donnés  cloches sonnées  cortège klaxonné
Avenirs fusionnés

 Messe laîque  baiser pudique  réception chic  
Avenirs harmoniques

Serments passionnels  printemps éternel  baisers charnels
Avenirs bleu-ciel

Que choisis-tu
Ô belle de mes songes?
Est-ce que l'amour tu
Rallonges
Par la vertu
Par le mensonge
Ou par la promesse tue?

Regards surpris  soupirs compris  corps pris
Avenirs épris

vendredi 4 avril 2014

Voyage

Sous la lumière sans filtre routine
Enivrée des mille couleurs byzantines
Dans la multitude des odeurs soûles
Et des clameurs inconnues de la foule

Je t'imagine louvoyant les bazars
Attirant des enfants bruns les regards 
Pour un moment arrêtés de surprise 
Par ta vie déployée à toutes brises. 

Je t'imagine à mon bras un moment
Tes cheveux insoumis soudainement 
Caressent mon épaule amourachée
Joignant au ballet des sens le toucher.

Je t'imagine en ces terres étrangères
Domptant l'horizon d'une moue altière
Sous soleil sans ombre et sur mer azur 
Pour un moment tu règnes sans mesure.

Et pour un moment de plus, s'il-te-plaît,
Je t'imagine... Mais déjà tu pars.
Couleurs, saveurs et odeurs à foison,
Mais je ne sens que l'absence des tiennes.

Ultime recours, ultime défaite,
Au retour indu de la douleur sourde 
Je n'oppose que la beauté du rêve:
Une femme, un homme et un avenir
Qui ne soient pas toi, ni moi, ni nous deux
Mais deux autres, ailleurs, ensemble, qui s'aiment. 

dimanche 23 mars 2014

Fée du macadam

Surprise sans parapluie
Dansant dans la rue qui luit
Ton rire alto déployé
Et tes cheveux ondoyés

Jolie fée du macadam
La ville trouve son âme
Lorsque tes pieds déchaussés
Battent un rythme déhanché

Réverbères désolés
De ne pouvoir t'isoler
De leurs halos kilovolts 
Tu te moques et virevolte

C'est une pluie et son sel
Aujourd'hui qui me rappelle
L'effet de l'eau sur ta peau
Mes larmes à tout propos 

Mais qui renouvellera 
Ta folie sans apparat
Demain après mon oubli
Dans une ville qui luit?

lundi 17 mars 2014

Faibles lumières de mars

Faibles lumières de mars
Étonnées de ne croiser 
Que quelques branches éparses
D'un pays apprivoisé

Dites-lui qu'arrive enfin
Le retour des jours heureux
Où elle comblera la faim
Du soleil d'elle amoureux

Dites-lui que j'appréhende
La guitare de ses hanches
Jouant un air qui demande
Du passé une revanche

Un flamenco désolé
Chantant les promesses lasses
D'être crues, mêlant olé!
Fougueux et poignants hélas!

Vois-tu cette lueur pâle?
Ce n'est pas qu'un mars blafard
C'est l'espoir toujours loyal
Une sentinelle, un phare

samedi 15 mars 2014

Ça ira

Je sais la malédiction du père et de sa maîtresse
Qui au plus profond de la passion pèse sur tes caresses.

Je sais les mensonges avant de les écouter
Je sais les trahisons maintes fois répétées
Et si de la flamme je n'eus que la brûlure
Je sais ce que donner mon coeur au tien augure

Je sais pourtant que si tu le mandes
Contre raison j'en ferai offrande

Mon désir pour credo
Futile Eldorado
D'infléchir le destin
Et d'affirmer certain

Ça ira
Ça ira

mardi 11 mars 2014

Une autre saison


Presqu'un air d'été qui annonce au matin
La douce insouciance du foutu destin

La brume flâne sur les herbes délavées
Dissipée bientôt par une chaleur larvée

Les gris teints de rose, les bruns devenus verts
Caressent la terre dévêtue de l'hiver

L'entrelac des branches dessinées au fuseau 
Vibrent à l'unison, annonçant des oiseaux
Les humbles récitals du désir éternel

Les passantes toutes futures amoureuses 
Balancent l'élasticité langoureuse 
De leurs corps libérés en des festins charnels

Et des bouches de chacunes incarnates
Les lèvres aux rires déployés s'écartent
Pour avaler la vie à goulées vermeilles

Les pensées et les pas errant au gré du vent
Je vais, dissonante présence, survivant
À une autre saison, à l'amour sans pareil

mardi 4 mars 2014

Restent les souvenirs

Parmi les sortilèges dont je me souviens
Ton sourire et tes yeux 
Me disant approches-toi 
Que nous nous connaissions

Parmi les enivrements dont je me souviens
Ta faiblesse conjurant
L'illusion d'être danger
Et à la fois désiré 

Parmi les renoncements dont je me souviens
Arrêter de t'appeler
En tout lieu et en tout temps
Pour l'espace réclamé

Parmi les mensonges dont je me souviens
Celui que je t'ai fait
De l'amour abjuré
Pour garder l'amitié

De ton sourire il reste le rictus
De l'illusion les débris
De l'espace le vide
Et de l'amitié ton mépris

lundi 3 mars 2014

La fin de l'amour

Sur la fin de l'amour il n'y a rien à savoir
Qui ne soit déjà su à son commencement
Les promesses violées et les renoncements 
Nous amènent la mort en son costume noir

Un seul souvenir suffit et soudainement
Les métaphores endeuillées s'invitent pour
La fin du bonheur des croyances et du temps
D'un couple dérivant au fil du désamour 

Vaisseaux encalminés au naufrage certain
Les récifs attendent de craquer nos coques
Le seul vent viendra du large et du destin
Complétera le dénouement univoque

Passagers de métro aux regards évasifs
Au matin nos âmes de nos corps détachées
Il n'est nul besoin de sauter dans la tranchée
Pour broyer nos os nus et nos pensées à vif

Nos coeurs figés tracent une ligne unie 
Moniteurs blafards sonnant stridentes plaintes
Aucun horizon un gouffre à l'infini
Tel le vide dans nos yeux lueurs éteintes

Au commencement nous dimes toujours toujours
Pour nous sauvegarder contre le désespoir
Car nous comprenions déjà aux premiers jours
La fin de l'amour c'est la mort vêtue de noir

vendredi 28 février 2014

Si la mort

Si la mort devait te prendre avant moi, j'érigerais des remparts contre la folie et le désespoir. 

Je deviendrais Croyant, et de Dieu j'exigerais la vie éternelle pour un instant te revoir. 

Je deviendrais Géant, et de ma tête à travers les nuages, j'approcherais le soleil et la lune où tu résides.

Je deviendrais Gitan, et de mes errances dans les lieux que tu aimes, je retrouverais ta musique, ta senteur et le grain de ta peau.

Je deviendrais Poète, et de mes pauvres mots, j'exhumerais toutes les parties de toi pour les garder près de moi.

Je deviendrais Amant, et dans les bras d'une autre, je trouverais la sérénité de vivre et de me rappeler de toi.

Je redeviendrais Moi, et avant de m'en aller à mon tour, je bénirais le monde chaque jour de t'avoir connue.

jeudi 27 février 2014

Sérénité

"At the head of all understanding is realizing what is and what cannot be, and the consoling of what is not in our power to change."
--Solomon ben Judah ibn Gabirol; Malaga, 1021 -- Valencia, 1058

mardi 25 février 2014

Bruxelles

Que restera-t-il au bout de ma vie
De ces désirs inassouvis
De l'idée des choses d'elle
Que j'aurai emportés de Bruxelles?

Son pas de danse pour vite s'enfuir
En bondissant allègrement
Vers l'oubli des maigres serments
Que nous nous fîmes sur ce navire

Échoué avant même de partir
Sur la rive malentendu
Dans la vase inattendue
De nos erreurs et de son déplaisir?

Sa joie de vivre et son désespoir
Enlacés comme quand le soir
Deux soeurs se disent je t'aime
Et je te hais pour être la même?

Non, de Bruxelles je me souviendrai
Ni de grisaille ni de pluie
Mais de ce temps où mes baisers
Rencontraient sa douce chaleur et puis

De la tendresse terrifiante
De sa tête sur mes genoux
Qui chuchotait il me tente
Que cet été éternel soit à nous

dimanche 23 février 2014

Tiède ondée

Souffrance, ma volage maîtresse
Qu'espères-tu accomplir au matin
Que tu ne saches aussi qui me blesse
Aux prémices de l'oubli de demain

Quel plaisir cherches-tu sous la douche
Que tu ne pourrais venir m'enlever
Dans la nuit qui cerne la couche
Où elle aima jadis se lover

Serais-tu devenue si pudique
Que maintenant, jettant les armes 
Tu veux confondre l'eau et les larmes
De chacun de tes baisers uniques

Ou as-tu trouvé, perfide amie
Une nouvelle façon de dire
Je suis ici, et même à demi
Tu ne peux refuser le souvenir

De ces brefs moments de ravissement  
Lorsque tu trouvas le jaillissement
Par ta bouche sur sa peau qui ruisselle 
De parfums, de désir et de soleil

Ainsi soit-il

Dansent sur ta langue paroles grisantes
D'amour et de passion. De tes lèvres mouillées
S'échappent les soupirs et les baisers
Qui jamais ne dévient de la cible

Tes yeux luisant tels le fleuve au soir d'été
Appellent les noyés pour l'ultime ronde
Un consentement, une promesse
Une extase, une délivrance

Et ton plaisir, et ton plaisir
Que jamais tu ne feins fait naître l'espoir que
Demain tu seras ici et nous ensemble

Que ne crois-je de toi belle putain
Qu'aucun homme ne croit d'une femme
Ainsi soit-il qu'il me plaise
De n'être qu'un parmi d'autres

Au réveil je suis seul et pourtant le frère
De ces proies que tes enchantements enserrent
Ils croient que parmi tous ils sont l'élu
Que tes chants annoncent votre futur

Bel oiseau sauvage, tu m'épargnes enfin
La chair qu'il me reste n'est plus assez tendre
Pour un festin de rapace
Pour une nouvelle danse

Mais ton plaisir, mais ton plaisir
Que jamais tu n'as feint fit naître l'espoir qu'en
Ce jour tu serais ici et nous ensemble

Que n'ai-je cru de toi belle putain
Qu'aucun homme n'a cru d'une femme
Ainsi soit-il qu'il me plaise
De n'être qu'un et toi ailleurs