mercredi 30 avril 2014

Au revoir

Je bâtissais un temple au coeur de la nuit mate
Pour que naisse le temps des baisers anoblis, 
Mais tu t'abandonnais, étreintes disparates,
Aux désirs éclatés, précurseurs de l'oubli.

Jamais apprivoisée par mes pauvres caresses,
Tu as choisi la fuite, la vie d'oiseau sauvage,
Mais nous nous reverrons au lendemain rivage;
Je te dis au revoir comme je fais promesse.

Tu voles au vent debout et je ne bouge pas.
Souffle chaud léveché! À l'aurore apparue,
Dans mon temple achevé, tu seras revenue. 

Mais il sera trop tard. Aucun mea culpa  
N'interrompra la messe, célébrée pour une autre.
L'amour aura vaincu, simplement pas le nôtre.

mercredi 23 avril 2014

L'amour et le pardon (2)

À toi, belle brune, qui fut soleil et lune
Je demande pardon d'avoir tant désiré.
Venue un jour d'été, tu luis toujours comme une
Vénus au soir de mai.
 
À toi, mon tendre amour, je demande pardon
D'avoir trop attendu avant de t'espérer.   
Aux bonheurs invécus, aux vains cupidons,
Aurons-nous survécu?
 
À toi, fils ou fille, je demande pardon
De ne te connaître qu'encore imaginé.   
Est-ce que suffira pour insuffler ce don
Le désir d'être roi?
 
À tous, amours réels, passés et à venir,
Je demande pardon de n'oser oublier
Ni rêves, ni douleurs, ni riches souvenirs
Qui portent le bonheur.

mardi 22 avril 2014

L'amour et le pardon

À toi, belle brune qui fut soleil et lune,
Je demande pardon d'avoir tant désiré.
Venue au bel été, ton souvenir reste une
Vénus au soir de mai.

À toi, mon tendre amour, je demande pardon
D'avoir cru trouver l'une avant notre rencontre. 
Quel bonheur invécu si ce vain Cupidon 
Nous avait survécu!  

À vous, futurs enfants, je demande pardon
D'avoir pensé la vie sans votre mère aimer.
Un soupir a suffi pour insuffler le don
Qu'elle seule nous fit.

À tous, amours réels, passés et à venir,
Je demande pardon de n'oser oublier
Ni échecs, ni douleurs, ni riches souvenirs
Qui portent le bonheur.

jeudi 17 avril 2014

S'il ne reste rien

S'il ne reste rien
De mon amour destin,
Pourquoi, pour qui, quel besoin
D'un autre tableau,  d'un quatrain?

Au  sommet  de  la  douleur,  l'écrin
Du   souvenir   d'elle,   pierre   d'airain,
Tel   une   clé   de   voûte   me   soutient
Pour rassembler mes forces, oser l'alexandrin.

Et,  Poète,  je peins  ce que j'attends demain
Des mille voyages aux contours incertains;
Je jette les couleurs des jours sereins
Sur la toile usée par les dessins.

N'importe si je me souviens;
Je désire  le  chemin
Même si, à la fin,
Il ne reste rien.

mardi 8 avril 2014

Ainsi soit-il (2)

Naissent sur ta langue paroles enivrantes
D'amour et de passion; tes lèvres écarlates
Lancent en salves fulgurantes 
Les baisers qui nul ne ratent;
Tes yeux luisant tels le fleuve au soir d'ivresse
Appellent les noyés pour l'ultime danse:
Un accord, une promesse,
Une extase délivrance;
Et ton plaisir, et ton plaisir jamais feint 
Fait naître l'espérance d'amour putain.

Ainsi soit-il qu'il me plaise
De n'être qu'un parmi d'autres.


Au réveil je suis seul et pourtant le frère
De ces proies que tes envoûtements enserrent;
Ils croient, parmi tous futurs,
Être élus de ta luxure,
Car ton plaisir, car ton plaisir jamais feint
Fait naître l'espérance d'amour destin.

À ton festin de rapace
Je n'avais pas crié grâce,
Mais bel oiseau sauvage, tu m'épargnes enfin;
La chair qu'il me reste ne comble plus ta faim. 

Ainsi soit-il qu'il me plaise
D’être ici et toi ailleurs.

lundi 7 avril 2014

Avenir choisi (contrainte de Queneau)

Voeux donnés  cloches sonnées  cortège klaxonné
Avenirs fusionnés

 Messe laîque  baiser pudique  réception chic  
Avenirs harmoniques

Serments passionnels  printemps éternel  baisers charnels
Avenirs bleu-ciel

Que choisis-tu
Ô belle de mes songes?
Est-ce que l'amour tu
Rallonges
Par la vertu
Par le mensonge
Ou par la promesse tue?

Regards surpris  soupirs compris  corps pris
Avenirs épris

vendredi 4 avril 2014

Voyage

Sous la lumière sans filtre routine
Enivrée des mille couleurs byzantines
Dans la multitude des odeurs soûles
Et des clameurs inconnues de la foule

Je t'imagine louvoyant les bazars
Attirant des enfants bruns les regards 
Pour un moment arrêtés de surprise 
Par ta vie déployée à toutes brises. 

Je t'imagine à mon bras un moment
Tes cheveux insoumis soudainement 
Caressent mon épaule amourachée
Joignant au ballet des sens le toucher.

Je t'imagine en ces terres étrangères
Domptant l'horizon d'une moue altière
Sous soleil sans ombre et sur mer azur 
Pour un moment tu règnes sans mesure.

Et pour un moment de plus, s'il-te-plaît,
Je t'imagine... Mais déjà tu pars.
Couleurs, saveurs et odeurs à foison,
Mais je ne sens que l'absence des tiennes.

Ultime recours, ultime défaite,
Au retour indu de la douleur sourde 
Je n'oppose que la beauté du rêve:
Une femme, un homme et un avenir
Qui ne soient pas toi, ni moi, ni nous deux
Mais deux autres, ailleurs, ensemble, qui s'aiment.